Focus sur l’artiste Paty Vilo
Artiste multidisciplinaire j’ai travaillé divers matériaux dont la terre, le bois, le bronze, l’argent et la peinture sans grand attrait. Je suis plutôt intéressée par le volume.
C’est en 2003, en organisant un festival d’art plastique au Mexique où j’ai vécu 15 ans que j’ai découvert « l’art textile ».
De retour en France, surprise par la multiplicité des approches de la fibre textile dans l’art, j’ai créé le collectif Fiber Art Fever !
Depuis je travaille essentiellement avec les matériaux textiles.
Tricot, crochet, assemblage, couture ou broderie, chaque technique m’emmène à une thématique particulière. De l’enfance à l’érotisme en passant par les masques… de manière générale mon univers artistique tourne autour du féminin, du corps et de sa représentation.
Les peluches
J’utilise des peluches usagées comme matière première pour une partie de mon travail. Celles -çi ont l’avantage de provoquer une empathie immédiate chez le spectateur ainsi qu’un sentiment de tendresse.
Chacun-e d’entre nous a ses propres souvenirs avec ces amies intimes qu’elles ont été dans notre enfance. Dépositaire de nos secrets les plus intimes la peluche devient une enveloppe dans laquelle nous déposons notre propre histoire.
La peluche, c’est de la pure poésie à elle toute seule.
Les érotiques
L’érotisme est une thématique qui m’a toujours « titillée » et j’avais d’ailleurs participé au salon de l’érotisme comme artiste invités porte de Versailles dans les années 80 avec du bodypainting.
Les peluches permettent d’aborder les jeux érotiques avec humour, tendresse et poésie. Celles çi ont déjà été présentées aux Etats-Unis : à Seattle et à Los Angeles puis en Suède dans diverses manifestations d’art érotique.
Les portraits
J’ai toujours été fascinée par les portraits. Les traits du visage laissent transparaitre l’histoire et la personnalité de leurs propriétaires. Ils provoquent chez moi une grande curiosité et développent mon imaginaire. Pendant une quinzaine d’années j’ai donc travaillé comme maquilleuse pour le spectacle et l’audiovisuel.
Ces portraits en tricot numérique ont tous en point de départ des photos de masques africains retravaillés sur l’ordinateur. Un pixel devient une maille. Ils sont ensuite fabriqués par une machine à tricoter informatisée des années 80 qui a été « hackée ». C’est à dire qu’on s’introduit dans la machine pour lui envoyer nos propres dessins à la place de ses motifs pré-enregistrés. Ceci permet de répéter chaque image, tout en changeant quelques détails ou l’assemblage de couleurs.
Pour certains ils sont ensuite rebrodés et deviennent alors des pièces uniques.
Les séries de 10 pièces peuvent répéter exactement le même motif avec les mêmes couleurs, ou subir de légers détails ou encore être composés de couleurs chaque fois différentes.